« Je me suis souvent rendu à l’Hôpital général juif », a affirmé Richard Schanck lors d’une entrevue avec sa conjointe, Harriet. « Chaque fois que j’y ai mis les pieds, je voyais l’incubateur de collecte de fonds où l’on pouvait déposer notre petite monnaie. Une fois, j’ai dit à Harriet que nous devrions apporter la nôtre afin d’y contribuer. »
Richard, un musicien au grand cœur, avait tellement de petite monnaie qu’il ne savait plus quoi en faire. Pendant des années, il a vidé la petite monnaie qui se trouvait dans ses poches et l’a rangée en lieu sûr. Certains soirs, il pouvait revenir à la maison avec 20 $ ou 30 $ en pièces de monnaie, amassées pendant ses spectacles. Au fil du temps, le montant accumulé a énormément augmenté.
L’incubateur de collecte de fonds qu’il a vu dans le hall d’entrée a été installé pour venir en aide à l’unité des soins intensifs néonataux (USIN) de l’HGJ. C’est en partie après avoir passé Noël à l’HGJ et y avoir observé les enfants qui sont hospitalisés pendant les fêtes qu’il a eu envie de faire un don à l’USIN. Richard et Harriet n’ont jamais eu d’enfants, et cette cause les touchait tout particulièrement.
Ils ont consulté Nadine Saumure, directrice principale des dons exceptionnels de la Fondation de l’HGJ, qu’ils connaissaient déjà en raison de leurs dons antérieurs à la Fondation. Nadine leur a mentionné qu’un programme de formation de 6 300 $ pour les infirmières de l’USIN n’avait été que partiellement financé. Il s’agissait du programme de formation et d’orientation spécifiques à la néonatalogie.
Ce programme propose une formation clinique aux infirmières en néonatalogie. Il contribue à réduire les risques néonataux, à améliorer l’efficacité du personnel soignant et à favoriser de meilleurs résultats auprès des nouveau-nés. Les infirmières apprennent à offrir des soins constants de qualité supérieure aux nouveau-nés très à risque et vulnérables. Les modules abordent diverses notions, du système respiratoire en passant par le soutien à l’allaitement.
Il n’y avait qu’un seul problème : après toutes ces années, Richard avait accumulé trois sacs à provisions en tissu de petite monnaie. Ce serait une tâche colossale d’en faire le tri. Richard a placé une partie des pièces de monnaie dans des rouleaux de plastique, puis Nadine a pris la relève.
Après un impressionnant marathon de cinq heures à rouler des pièces de monnaie, le montant accumulé se chiffrait à 1 992 $. Richard a décidé de bonifier son don et de donner la somme de 2 410 $ pour atteindre l’objectif de financement requis pour le programme de formation des infirmières.
Le don a été très bien accueilli par l’USIN, car le financement du gouvernement ne comprend pas ces formations spécialisées.
« Les formations que nous suivons doivent être à jour », explique Chloé Décarie-Drolet, infirmière en chef de l’unité de néonatalogie. « Ces formations sont quand même chères et nous n’avons souvent pas le budget nécessaire.
La formation aide aussi beaucoup à la rétention du personnel. Nos infirmières se sentent valorisées, ont l’impression que leur travail fait une différence et ont envie de rester dans un environnement aussi stimulant », poursuit-elle.
Tendre une main bienveillante
Richard et Harriet ont tous deux vécu des épreuves étant plus jeunes, ce qui les pousse en partie à donner à la Fondation de l’HGJ et à faire du bénévolat auprès d’organismes comme Dans La Rue.
« C’est important de donner une chance aux autres. Dans notre jeunesse, Richard et moi avons pris de mauvaises décisions, alors nous savons à quel point la vie est dure. Nous avons eu la chance de recevoir de l’aide pour remonter la pente. Ce n’est pas facile d’y arriver sans l’aide de personne, surtout lorsqu’il est question de notre santé », souligne Harriet.
Pour Richard et Harriet, chaque petit geste compte. Grâce au généreux don de petite monnaie de Richard, les infirmières de l’USIN obtiennent la formation la plus récente.
« Ça nous a vraiment pris tout notre petit change », dit Harriet en riant.
Dernière mise à jour en janvier 2022
« C’est important de donner une chance aux autres. Dans notre jeunesse, Richard et moi avons pris de mauvaises décisions, alors nous savons à quel point la vie est dure. Nous avons eu la chance de recevoir de l’aide pour remonter la pente. Ce n’est pas facile d’y arriver sans l’aide de personne, surtout lorsqu’il est question de notre santé »